Tatouage et vie professionnel: comment ça se passe?

Le tatouage s’est largement démocratisé ces dernières années. Le phénomène touche surtout la jeunesse, y compris la tranche d’âge active dans le milieu professionnel. Ce dernier est délicat et bien que les mœurs changent peu à peu au sujet du tatouage, il existe toujours quelque part des environnements où la pratique est bien moins accueillie qu’ailleurs. Dans le monde du travail par exemple, le tatouage peut être une raison de non embauche, de remontrances ou de licenciement dans certains domaines. A une ère où le tatouage commence de plus en plus à se débarrasser de son image néfaste d’antan, qu’en est-il du phénomène au sein de la vie professionnelle ? Il est important d’en parler. Il faut savoir que pour de nombreuses civilisations, la culture du tatouage est synonyme d’humanité : c’est comme si on se marquait la peau pour devenir un homme. Cependant, les mœurs ne sont pas les mêmes dans les pays d’Europe où se marquer la peau a longtemps été considéré comme non-conformiste. On l’a souvent associé aux taulards, aux motards, aux truands, etc. Bref, que des étiquettes négatifs qui, quelque part, qu’on le veuille ou non, subsistent encore aujourd’hui malgré une opinion générale plus ouverte d’esprit. Dans le milieu du travail, les CSP+ ont du mal à l’accepter ; chez les cadres supérieurs, seuls 7% sont tatoués selon une étude Ifop. Le tatouage est décidemment un sujet encore tabou en entreprise mais cela ne devrait-il pas changer ? Voici la réalité sur le tatouage et la vie professionnelle en 2018 :


Ce que dit la loi sur le tatouage au travail

 

Ce que dit la loi sur le tatouage au travail

Ce que dit la loi sur le tatouage au travail

La loi, de manière générale, est contre toute forme de discrimination concernant l’apparence physique. Dans le code du travail, rien n’interdit le tatouage, au contraire, un employeur ne doit pas juger un employé ou un potentiel candidat par son aspect extérieur ; seul ses compétences dans le domaine où il travaille/postule devrait compter. Cependant, en fonction de la nature du poste et selon l’image et la culture de l’entreprise, une entreprise est en droit d’interdire des tenues ou des accessoires dans le contrat de travail. Toutefois, l’employeur devra justifier ces interdictions et montrer que ce n’est en aucun cas un abus de pouvoir de direction. S’il s’agit de tatouage éphémère, que l’on peut enlever et remettre à sa guise, cela n’aurait pas posé de problèmes. Seulement, le tatouage est permanent et on devra l’assumer en tout temps. Le motif encré dans la peau fait alors partie de l’apparence physique comme s’il s’agissait d’un grain de beauté. La jurisprudence n’a pas encore émis d’avis sur le sujet et la plupart des règlements intérieurs d’entreprise évoquant le tatouage ne l’interdit pas réellement ; il faut juste qu’ils ne soient pas visibles en plein travail, surtout si l’employé est en contact permanent avec la clientèle. D’ailleurs, le port de tatouage n’a pas encore fait l’objet de licenciement pour l’heure mais l’employeur peut affecter un salarié tatoué et enfreignant les règlements intérieurs à un poste qui ne l’expose pas à la vue des clients. Il faut aussi préciser que les tatouages ne font que très rarement l’objet de procédures judiciaires, ce qui fait qu’ils sont tolérés malgré quelques mesures que chaque entreprise prend en fonction de sa culture et de ses convictions.

Assumer ou cacher son tatouage au bureau ?

La question se pose alors, doit-on s’assumer avec son tatouage ou plutôt faire profil bas et cacher le motif au travail ? La loi protège plutôt les tatoués au travail sauf si le motif est injuriant, violent ou choquant. Seulement, pour des questions d’éthique évidente, il est tout de même conseillé de cacher ses tatouages lors d’un entretien d’embauche. L’opinion n’est pas la même sur le sujet pour chacun des collaborateurs ou clients d’une entreprise donnée, si bien que c’est plus avisé de ne pas laisser paraitre ses motifs de tatouage, surtout ceux sur le visage ou au cou. Certes, nous évoluons dans une ère où le tatouage est mieux perçu et où toute forme de discrimination n’est pas acceptable mais le fait est qu’à choisir entre deux candidats, l’un tatoué et l’autre non, l’employeur choisira celui qui n’est pas tatoué, du moins dont le motif n’est pas visible pour un meilleur soin de l’image de son entreprise.

Des mentalités plus évoluées

 

Des mentalités plus évoluées

Des mentalités plus évoluées

Malgré tout, les mentalités ont largement évolué au sujet du tatouage dans le milieu professionnel. Au sein de l’armée de terre par exemple, en théorie aucun tatouage dépassant l’uniforme n’est accepté mais en pratique, on commence à les tolérer. D’ailleurs, au niveau de l’armée de terre, le tatouage est presque une culture dans la mesure où l’écusson du régiment dans lequel on se trouve a toujours été arboré. Cela concerne d’ailleurs tous les grades, même les plus supérieures. Certes, un militaire au tatouage visible peut être privé de défilé officiel mais cela ne portera pas pour autant préjudice à sa carrière.


Conclusion

Pour conclure, en ce qui concerne le tatouage et la vie professionnelle, le tout est de respecter les règles imposées par son entreprise dans la mesure où cela ne porte pas atteinte à ses droits fondamentaux. En effet, tout comme le tatouage, signer un contrat de travail est un choix que l’on fait en parfaite connaissance de cause. S’il stipule de cacher son tatouage et que l’on choisit tout de même de signer le contrat, il faut juste respecter ce règlement. Dans le cas où cela ne convient pas à votre éthique, il n’y a qu’à opter pour un emploi où les tatouages visibles sont autorisés. Justement, beaucoup de métiers autorisent désormais le port de tatouage et de nombreuses entreprises deviennent plus laxistes sur le sujet, surtout en ce qui concerne les métiers de la créativité, les métiers de la communication, les métiers de l’art, les métiers de l’événementiel, etc. où l’on est mieux vu lorsqu’on affiche un look extraverti et décalé. Par contre, dans les entreprises de banque, la finance, la comptabilité, etc., le changement n’est pas pour bientôt.

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